Cher journal,

Cette misérable petite ordure s’est jouée de moi, elle a cru qu’elle pouvait me la faire à l’envers ? Elle a cru qu’elle pouvait rivaliser avec moi ? Mais cette misérable petite pute ne paie rien pour attendre … Pourquoi suis-je aussi mauvais ? Pourquoi est-ce que je ne le laisse pas partir ? Parce que la vie m’a appris que tout était question de tuer ou être tuer, et je n’ai certainement pas l’intention de me laisser marcher sur les pieds !

Je suis né à Manchester, dans les quartiers populaires, tu sais les quartiers que Margareth Thatcher a laissés crevé de faim ? Je suis le fils d’une nymphomane toxicomane dénommée Ellen et d’un lâche alcoolique répondant au doux nom de Stefen. Mon père nous a quittés lorsque j’avais trois ans pour s’installer à New York pour trouver un meilleur job et nous offrir une soi-disant meilleure vie. Ma mère a toujours cru qu’il reviendrait nous rechercher, elle n’a jamais compris qu’il était parti fonder une nouvelle famille moins craignos que la nôtre. Je n’ai jamais été à l’école : ma mère vendait mes services à la vieille Ms Hook pour pouvoir s’acheter ses seringues et également à avoir du temps sans moi pour pouvoir se faire sauter par tous les maris des femmes plates et frigides du coin, autant vous dire que y avait foule. Non elle ne me prostituait pas, elle faisait bien pire. Tous les jours je devais me rendre chez cette vieille bique et lui tenir compagnie un peu comme si c’était ma grand-mère. Quelle plaie je détestais aller chez elle, elle sentait le rat crevé et avait les yeux enfoncés dans le crâne. Elle me faisait jouer avec elle aux cartes, me faisait faire de la pâtisserie comme un garçon normal. Mais je déteste la normalité, j’ai toujours trouvé ça chiant. Elle me répétait souvent que je lui rappelais son fils, un abruti de banquier qui vivait désormais à Boston. Je crois que personne n’a jamais osé autant m’insulter. Ce petit manège dura jusque mes 14 ans, jusqu’à ce que la vieille peau claque et me léguant sa fortune cette idiote. J’étais maintenant riche mais à cause des lois je devais attendre mes 18 ans pour toucher mon argent. Ma mère essaya de toucher sa part du pactole, elle se tapa tous les banquiers et avocats de la région sans grand succès. A 18 ans, je pris mon sac, mon argent et parti à Londres sans plus jamais donner de nouvelle à Ellen. Je ne sais pas ce qu’est devenue ma mère, elle doit surement être morte dans un caniveau, je m’en fou.

Je m’installai à Londres, j’étais riche mais combien de temps ? Tout ce que j’avais c’était un physique avantageux. Aucune éducation dans n’importe quelle domaine, aucun tact, rien du tout ! Heureusement je ne mis que peu de temps avant de trouver ma voix. J’avais 20 ans et je sortais avec un mec à peine plus jeune que moi qui m’entretenais un peu. Un jour, alors que nous étions tous les deux dans une boîte du milieu, un homme âgé d’une quarantaine d’année m’aborda, ce bâtard m’avait pris pour un proxénète. J’allais lui rétorquer d’aller ce faire mettre lorsqu’il sortit un bon petit tas de billets, comment pouvais-je les refuser ? Je n’eus pas beaucoup de mal à convaincre mon « mec » du moment : j’ai toujours eu un énorme pouvoir de persuasion et d’intimidation. Pendant des années un véritable marché se mit en place, des hommes venaient me voir en me décrivant un certain type d’homme que je leur promettais de leur amener. Je vaquais à droite à gauche de la ville et repérait les jeunes hommes qui semblaient fragilisés et aisément manipulables. Je me servais alors de mes charmes afin de gagner leur confiance avant de les envoyer au tapin. Tout cela se passait parfaitement bien jusqu’à l’arrivée de cette vermine.

Je l’ai rencontré dans un supermarché. Il semblait si faible, si aisément manipulable. Je l’invitai alors à boire un verre et il me raconta ses déboires avec son père qui le prenait pour sa poupée gonflable et qu’il commençait à partager. Je le réconfortai, lui promis monts et merveilles loin de son père tout en sachant que je lui ferais subir la même chose. Il était totalement sous mon charme et quelque chose chez lui le différenciait à mes yeux des autres. Etais-ce de l’amour ? Impossible, je m’étais efforcé durant toute ma vie à ne pas ressentir de sentiments et ce n’est pas cette petite ordure qui sera le premier. Il allait chez n’importe quel client que je lui demandais sans broncher et revenait constamment vers moi. Il était devenu en quelque sorte mon favori, pourtant il gâcha tout le jour où il me laissa en plan sans me laisser de nouvelles. Partant avec un des gros porcs qui me servent de clients, ne comprenant pas que son destin était de faire le tapin et qu’ici ou ailleurs ce serait la même chose. Ne comprenant pas non plus qu’il était devenu ma propriété et que j’allais tout faire pour remettre la main dessus.

Cher journal tu comprends désormais ma colère. Je suis actuellement en train de traverser la France à bord d’un train d’ailleurs, direction Zagreb car un de mes contacts là-haut m’a affirmé avoir vu une nouvelle trainée répondant à sa description. Dès que je lui mets la main dessus je … Crois-moi journal, tu ne préfères pas savoir.