C'était par un temps orageux, des éclairs digne de la colère de Zeus s'abattait sur la ville de Londres. Une cacophonie qui cependant n'arrivait pas à couvrir les hurlements de la jeune femme, jambes écartées qui tentait d'expulser de son corps une boule aux couleurs encore mal définies. Un autre souffle et c'était reparti pour un tour, une tête couverte de quelques cheveux faisait son apparition de l'entre-jambe crispé. Quelques mots d'encouragement que l'on entendait à peine et la boule s'étira en un nourrisson d'à peine 20 centimètres. Un nouveau né précoce. La chevelure de la brunette dégoulinait de sueur, la tête posée sur le dossier de son siège, elle relâchait tout son corps et s'affalait épuisée. Soa l'a-t-on prénommé.

Dans les yeux de ce nourrisson on pouvait apercevoir l'étincelle d'une malice qui guiderait toute sa vie, la passion coulait dans sa voix comme le lait chaud qu'il s'apprêtait à goutter pour la première fois de sa vie. Il était vif et attentif à l'entourage, dévisageait constamment les gens d'un regard innocent et séducteur à la fois. Dès le plus jeune âge, on sut que Soa serait un de ces hommes qui ne vous mène pas la vie facile, employant des crises de colère lorsque la situation de lui convenait pas, mettant à l'épreuve toute personne s'approchant un peu trop près du berceau. Une peluche lancée au sol, va chercher aurait-il pu dire en guise d'accompagnement de son geste. Et ces traits de caractère de marche ou crève se retrouvèrent rapidement dans la cour de récréation. Il était toujours suivie et était la cible de l'identification de nombreux de ses camarades, mais il ne fallait le contrarié. Au collège il s'était plusieurs fois battus avec des idiots sans cervelles qui avaient plus l'air intelligent qu'il s ne l'étaient réellement.

Sa famille lui apportait tout ce dont un enfant pouvait rêver jusqu'à l'âge de l'adolescence. Période critique ou la passion que son père et sa mère lui portait l'étouffait, son gosier était déjà plein d'amour et pourtant la paternité continuait le gavage intensif, un entonnoir dans la bouche. Il ne put prendre réellement une autonomie qu'à partir du lycée, écrasant peu à peu l'autorité de ses parents comme on écrase un insecte avec une chaussure. Mais la passion coulait dans ses veines, c'était inévitable, il suffisait de le voir se lancer dans un projet lui tenant à cœur, il ne pouvait s’apaiser tant que ce dernier n'avait atteint son objectif, le but que son cœur et son cerveau liés s'étaient donnés. Une passion qui prit une mauvaise tournure lorsqu'il eut commencé son premier job d'été. Sentir l'odeur et caresser des billets de banque lui procurait un plaisir presque malsain tant et si bien qu'à l'âge de 17 ans, pas encore entré dans la majorité, Soa avec une bande de pote s'était mit en tête de cambrioler une banque. Résultat de l'affaire : arrêtés dans le hall de la bâtisse et emprisonné une année, une année qui fut pleine de surprise pour lui, notamment la découverte de sa sexualité un peu controversait ne faisant pas écho avec celle de ses amis.

Lorsqu'il atteignit la majorité et qu'il fut sortit de prison, le jeune Soa s’enticha d'un jeune homme avec lequel il partit s'installer à Zagreb, ville qui faisait tant rêver son amant. Enchaînant quelques petits boulots dans le but de subsister, les deux amants firent une rencontre qui coûta très cher au couple. Un touriste qui ne fit pas que dire bonjour à son compagnon mais l'invita à boire un verre avant de s'occuper personnellement de ses atouts prometteurs. Sans amant et avec un tout petit peu d'argent, Soa se retrouva à la rue, ayant quitté le domicile. Son errance le fit atterrir chez un jeune homme du nom de Mathew , un gigolo qui quelques heures auparavant s'était vu agressé par des loubards, situation à laquelle Soa remédia rapidement de son gabarit musclé et de sa langue imposante. Une semaine entière fut le théâtre d'un cache cache une fois sous le lit, une autre fois dans le placard, ou encore sur le balcon, le vent glacial de l'hiver remuant le peu de vêtements qu'il avait eu le temps de réquisitionné avant de se faire envoyer à cet endroit. Les boulots lui permirent d'engranger encore un peu d'argent qu'il joua au casino. Fin stratège et bon comédien, il se retrouva avec un montant mirobolant, la décision était prise. Mathew se réveilla se matin-là, toute trace de Soa avait disparu et seule une liasse de billets assez conséquente était posée sur sa table de chevet, il avait disparu.

Maintenant plein aux as, il pu se permettre toutes les folies mais son gros désavantage était sa tendance dépensière. Il avait du mal à dépenser ce qu'il venait de gagner. Il perdit tout très rapidement et se retrouva de nouveau à la rue, il se trouva un petit job, il en gagna une petite et un collègue tyrannique. Tous deux ne se supportaient pas, tous deux étaient du genre dominant, écrasant l'autre de son autorité foudroyante une très mauvaise entente pour que Soa reste dans cette situation. A peine eut-il gagné assez pour partir au casino, il le fit et se refit une petite fortune, le poker était sa vie à présent, il connaissait des hauts et des bas.

Frustré de ne pas avoir pu assouvir certains besoins animales, Soa s'offrit les service d'une prostitué du nom de Soren. Un jeune homme tout à fait charmant mais qui fut très mal tombé ce soir là. En effet, les embrassades avaient-elles déjà finies que Soa se retrouvait encore en position de domination, le corps nu du jeune homme, cambré, et lui droit, à genoux, caressant la peau vivement rose et ronde de son objet au coût relativement élevé. Il entra dans une colère dont il était le spécialiste.

« ça suffit dégage ! Prends ta tune et casse toi ! »

Il lui balança des billets, bien au-delà du prix demandé, puis s'enferma dans la salle de bain laissant échapper quelques larmes de désespoir. Que lui arrivait-il, lui qui contrôlait pratiquement tout par habitude, n'avait pu se satisfaire de ce jeune homme désiré. Un visage lui vint à l'esprit : cet enfoiré du resto ' !