Un, deux, trois pas dans le sable. Une journée calme, la nuit avait été plutôt difficile. J'avais pris mon service à 23 h 50 pour une garde de nuit aux urgences. C'était rarement calme la nuit, mais j'aimais ça l'action et faire son travail. Quelques petits bobos habituels des urgences, parfois les gens venaient pour vraiment n'importe quoi par paresse d'attendre un rendez-vous le lendemain avec le médecin traitant, non ils faut qu'ils viennent la nuit comme si on avait vraiment que ça à faire. Mais bon je prenais quand même en charge les petits bobos souvent sans appuis d'un médecin, les points de sutures, les poses de plâtres, d'attelle j'en avais l'habitude maintenant.

Il devait être quatre heures du matin quand on nous a annoncé l'arrivée de deux victimes, un accident de la route, déjà un décès sur les lieux. Dix minutes plus tard les deux victimes étaient la, j'étais en charge du cas le plus grave, une femme, une jeune femme d'une trentaine d'années, dans un état grave, il y avait beaucoup de sang, j'en avais pas peur mais c'était toujours impressionnant de voir autant de sang. On a lutté pendant deux heures pour la maintenir en vie mais malheureusement c'était fini pour elle. Son mari avait, lui aussi perdu la vie dans l'accident et le seul survivant fut leur enfant de cinq ans. En l'espace de quelques heures il était devenu orphelin sans pouvoir rien faire, ni rien dire, il était la dans son lit ne comprenant pas ou il était, devoir lui dire était difficile pour nous. Lui dire que jamais plus il reverra la meilleure des mamans a ses yeux et que son père ne serais plus la pour jouer au ballon avec lui. Il allait surement en souffrir toute sa vie et j'espérais de tout coeur qu'il trouve une famille qui lui donnera l'amour dont il a besoin.

Quatre cinq six pas dans le sable. Il y a des nuits comme ça, ou on ne peut pas retenir ses larmes, ou l'émotion est trop forte pour moi et ce fut le cas et voyant les larmes de ce petit homme. La nuit se termina plutôt calmement, j'essayais de ne plus y penser, il le fallait je n'avais pas encore réussis à me mettre une carapace contre tout ça.

Sept, huit, neuf pas dans le sable. Une journée à dormir puis au réveil comme une envie d'aller faire un tour sur la plage, le coucher de soleil, le calme de la ville, la fraicheur, j'aimais bien y aller le soir quand le ciel commencer a s'assombrir. A quelques mètres de moi une silhouette allongée dans le sable, une silhouette pas inconnu. C'était Raphaëlle ma petite protégée j'avais un peu peur dans l'état ou j'allais la retrouver encore une fois mais je serais la pour elle. J'arrivais à sa hauteur et m'installais assise à coté d'elle.

- Raphaëlle réveille toi c'est moi Kyle !

La jeune blonde se rappelait comme si c'était hier de l'annonce à ses parents de son homosexualité et, de tout ce que cela avait engendré. Ils avaient certes, très bien accepté que leur fille aime le même sexe qu'elle mais, Raphaëlle avait tellement eu les chocottes de leur avouer qu'elle s'en est rendu complètement malade. La jeune femme en est même venu à en arriver à consommer de la drogue. C'était d'ailleurs une ' amie ' de Raphe qui avait tant voulu lui faire essayer ce qu'elle venait tout juste d'acheter au vendeur de cannabis du coin de sa rue. Elle avait bien évidement accepté cette nouveauté qui allait, d'après son amie, l'aider à oublier tous ses problèmes et donc, le fait qu'elle stressée tant d'enfin avouer qui elle était réellement à ses parents.

Après quelques jours, quelques semaines, quelques mois et même quelques années, Raphaëlle ne cessait d'oublier ses problèmes en se droguant comme elle le pouvait. La plupart du temps, elle oubliait ses problèmes avec une roulée comportant du cannabis ainsi qu'un peu de tabac mais parfois - vraiment rarement - il lui arrivait de s'injecter de la drogue par seringue, ce qui était toujours une idée de l'amie qui l'avait tant poussé à s'essayer à ses substances illicites dont elle était très rapidement devenu dépendante. Elle ne pouvait décidément plus s'en passer et au fur et à mesure de se droguer, il lui fallait sa dose par jour sinon, elle ne se sentait pas du tout bien. Raphaëlle était tombé dans un cercle vicieux et malheureusement, personne n'était là autours d'elle pour l'aider à s'en sortir, bien au contraire.

Ce soir-là, c'était à la plage que Raphaëlle se trouvait, une roulée à la main. Ce n'était bien entendu pas une roulée ordinaire et elle comportait de la drogue, comme la plupart des choses qu'elle fumait. Étant allongée dans le sable, la jeune blonde regardait les étoiles tout en fumant sa roulée. La drogue lui montait petit à petit au cerveau. Ses yeux commençaient à devenir de plus en plus rouges et sa tête se mettait légèrement à tourner. Désormais, elle ne pensait plus à rien, comme si tous les problèmes qu'elle avait pu rencontrer auparavant c'était envolés. Seulement, Raphaëlle savait pertinemment que ces problèmes-là reviendraient et, qu'elle allait certainement devoir prendre de la drogue à nouveau pour se sentir véritablement sereine. C'était devenu une habitude au fur et à mesure du temps. Lorsqu'elle eu terminé sa roulée, elle l'enfouit dans le sable pour ne plus la voir. Être devenu ce que l'on appelait tout bonnement une droguée la dégoutée, elle n'avait jamais voulu cela mais, maintenant il était trop tard pour reculé. La jeune blonde ferma alors les yeux, pour tomber dans un profond moment de bien être.

Kyle ▬ Raphaëlle réveille toi c'est moi Kyle !

Raphaëlle fut soudainement sortie de son moment de bien être. Elle ouvra alors difficilement les yeux pour faire face à Kyle, une jeune femme qui l'avait, il y a peu, prise sous son aile lorsqu'elle avait remarqué le problème qu'avait Raphaëlle pour la drogue. C'était donc une chance pour la jeune blonde d'avoir pu rencontrer une femme comme Kyle, elle savait qu'avec elle à ses côtés, elle avait d'autant plus de chance de se sortir du monde de la drogue, monde où il était extrêmement difficile d'en sortir lorsqu'on y était entrer.

Raphaëlle ▬ Bonsoir Kyle..

La jeune blonde sentit soudainement un petit moment de honte monter en elle. Elle n'aimait pas que Kyle la voit complètement défoncée seulement, il était bien trop tard pour fuir maintenant. Ce qui est fait, est fait.