C'est le 08 Octobre 1991 que ma mère m'a donné naissance. A cette époque déjà, mon père s'était barré on ne sais où avec sa blondasse ! Il a laissé ma grande soeur, qui était âgée de deux ans et demi, et ma mère enceinte d'à peine trois mois. Je ne l'ai donc jamais connu, mais j'ai toujours eu cette rage en moi. Un besoin constant de vengence, de redevence.
Tout petit déjà, je ne m'étais jamais interessé aux filles. Je me demandais toujours pourquoi elle courraient après moi dans la cours de récré pour me faire un bisou. Je me plaignais à ma mère et celle-ci riait en me disant que plus tard, ce serait à mon tour de courrir ! Elle n'avait peut-être pas prévu qu'en effet, moi aussi je cours, après les garçons !
J'ai eu une enfance particulière, très rythmée, différente de celle des autres, mais pourtant très heureuse ! Ma mère me gatait de tout ce qu'elle pouvait, m'apportant tout l'amour dont j'avais besoin. Ma soeur, elle, me trainait partout où elle allait, j'étais son petit frère, et il n'y avait pas plus protectrice qu'elle envers moi !
Je faisais beaucoup de sport, m'inscrivant dans plusieurs club; tennis, gym masculine, natation. Et j'ai continué d'être sportif en grandissant. Ce qui m'effrayait le plus, c'était de prendre le moindre gramme ! D'avoir le moindre bourlet. J'étais tellement obsédé par mon physique que, très tôt, j'ai suivi un régime alimentaire très strict. Ma mère et mes amis désespéraient de me voir manger si peu. Ma soeur m'encourageait. Elle avait beau être l'ainée, c'est sur moi qu'elle prenait l'exemple ! Et elle m'a suivi sur beaucoup de choses !
A l'adolescence, j'ai commencé à me rebeller, faisant le mûr pour aller en boîte; des boîtes gays de préférences. Dans les nightclub, je m'étais crée une autre vie, j'étais quelqu'un d'autre; plus sur de moi, plus drageur, manipulateur. Tout l'inverse de moi dans la vraie vie. Et c'est à cause, ou grâce à ça que je tiens mon caractère si lunatique et spécial. je jongle en permanance entre deux personnages bien différents. L'un gentil, tout ce qu'il y a de plus adorable, l'autre séducteur, profiteur. Mi-ange mi-démon. C'est en boîte que j'ai recontré ma première conquête. C'était un bel homme de plus de trente ans -j'en avais à peine 15- il était beau, très beau. Je l'avais dragué pendant plusieurs mois, me concentrant sur lui et personne d'autre. Une fois mon but atteint j'ai eu du mal à accepter le fait que je n'étais qu'un cul de plus à son tableau de chasse. Néanmoins, j'ai vite compris que dans ce monde, c'est ainsi que marchaient les choses ! J'étais heureux d'avoir vécu ma première fois avec lui.
Pendant plusieurs années, j'avais fonctionné ainsi, ange le jour, démon la nuit. J'avais trouvé une sorte de stabilité dans ma vie, et j'étais très heureux. je faisais la part des choses, j'étudiais bien à l'école, j'avais de nombreux amis, j'étais poplulaire. J'avais une vie de rêve. Mais c'est bien connu, toutes les bonnes choses ont une fin ! La mienne fut tragique. Elle s'annonça par la condamnation à mort de ma mère. ma précieuse mère... A mes 17 ans, on lui a découvert une tumeur au cerveau. Au début, les medecins ne s'en était pas beaucoup inquiété, mais lorsque, deux mois plus tard, elle a perdu connaissance, prise de spasmes fulgurants, les analyses démontrèrent que cette petite tumeur n'était pas sans danger. Elle était si avancée qu'on pouvait plus rien faire pour la guerrir, ou même ralentir son évolution. Ma maman allait mourrir dans un, deux jours, deux, six semaines, un, huit, neuf mois ? Nous ne savions pas. C'était... La surprise ? Vaste blague ! Je vous passerais les horribles mois qui ont suivis. Ma mère est décédée la veille de Noël de l'année qui a suivis. J'avais 18ans.
Ca a été un véritable boulversement. Moi, Danny, qui vivait pour les yeux pétillants de ma mère... C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à devenir cet homme si compliqué à comprendre. L'ange et le démon ne faisait plus qu'un. Je conservais mon âme d'enfant timide sociable et pleine de vie, tandis que je montrais de masque hautain de petit con prétencieux, manipulateur, affabulateur. J'étais un sacré numéro. Moi-même je ne sais plus réellement qui je suis.
Mourant de chagrin, j'ai abandonné ma soeur à Londres. Surement la plus grosse connerie que j'ai jamais faite ! Je suis parti à Zagreb. car paraît-il que là-bas, c'est la belle vie pour les homos. J'y ai cru, et je n'avais nulle paart où aller. Je n'ai eu aucun mal à m'intégrer ! C'était une renaissance pour moi ! Pourtant, je ne cessais de me raccrocher à mon passé. Et plus j'y pensais, plus je m'enfoçais dans ce personnage mesquin. C'est un boucle infernal. Tout les jours, j'appelle ma soeur. Elle décroche, tente désespérément de me raisonner, mais je ne dis pas un mot. J'écoute sa respiration, ça me fait du bien. Je sais qu'elle est en vit. Et c'est amplement suffisant pour que j'arrive à survivre à la mienne.