Harvey était dans son appartement. Un loft très luxueux, en haut d'une maison, en plein cœur de la ville. Les immenses vitres qui donnait sur un onde vivant de lumière multicolore, jurant avec la nuit d'encre avait attiré son intérêt. Il fumait une cigarette, appréciant ce magnifique paysage que son argent lui avait offert, la fumée de cigarette qui s'élevait dans l'air. Le téléphone contre l'oreille, il avait son cadet au téléphone, qui lui faisait un rapport des affaires du casino familial, à Las Vegas.

- Sinon, tout vas bien ?
- Hm, pourquoi cela n'irait pas ? souffla Harvey avec sa dernière bouffée.
- Tu sais... C'est leur anniversaire ... Lizbeth a reçu le cadeau ?
- Ce matin même, tu es un professionnel de la ponctualité. Elle le porte là. Ca lui va à ravir. Tu m'obliges à la sortir ce soir...
- Tu lui dois bien ça. Moi, je l'aurais fait, mais tu me l'as arraché
- Est-ce ma faute si elle m'a suivie ? En tout cas, elle se plait ici. Elle a trouvé un petit bar sympa, luxueux, pour des habitués assez riche. J'ai réussi même à avoir quelques actions...
- Parfait ... Bon, bah je vous laisse. Embrasse notre sœur chérie pour moi...
- Hm.

Harvey raccrocha avant qu'une jolie petite fille aux cheveux châtain, relevé presque de la manière d'une impératrice lui tirait le bras. Elle en profitait. C'était le seul jour de l'année où Harvey était un vrai frère, un homme un peu fragile, mais compatissant, doux et attentionné.

Elle tapait de ses chaussures hors de prix, le talons étant bien à 13 centimètres, provoquant une cambrure du pied si sensuel. Harvey sourit brièvement, éreinté et déprimé. Elle agitait devant lui, une cuillère à soupe, bombée de pâte à tartiner au chocolat. Le jeune homme ouvrit, cherchant à attraper l'appât de sa petite sœur qui ne cessait de reculer, mutine. Il finit par tout lécher avec gourmandise, lui prenant la cuillère des mains au même moment. Une fois son pêché mignon apprécié, il lui fit un regard plein de reproche, abattant la cuillère vers elle, comme une arme de menace.

- Tu vas tâché la robe qu'il t'a offert ! Soit pas si idiote.
- Eh bah si tu te bougeais pour qu'on sorte, elle ne se tâcherait pas ici aussi bêtement. Allez, s'il te plait, trépignait-elle.

Il jeta la cuillère dans l'évier de sa cuisine à l'américaine avant d'enfiler sa veste de costume. Son bras protecteur passa autour des épaules d'Elizabeth, une des deux jumelles, la seule fille de la famille qui leur restait, soit la petite protégée des Sweet. Elle se dandinait, heureuse d’aller fêter son anniversaire. C’était une chance qu’Harvey faisait des efforts pour être plus humain, ayant perdu son cœur, sans vraiment savoir si cela fut depuis la mort d’Amanda, la jumelle d’Elizabeth, ou à force de trainer avec des cadavres et se faire de l’argent sur la mort des gens. Sans cette petite flamme de bonté et de vie qui animait l’aîné des Sweet, elle risquait de toucher le fond. Elle ne pouvait plus fêter cette heureuse journée sans sa moitié. Elle était tout aussi attristée qu’Harvey, perdant comme une partie d’elle-même. Amanda et elle, étaient deux vrais jumelles, se ressemblant comme deux gouttes d’eau, pensant la même chose au même moment, fusionnelles. Harvey s’imaginait bien que ce fut bien plus dur pour Lizbeth, alors il faisait de son mieux pour que cela soit un bon moment, plutôt qu’un mauvais. Puis dans le fond, à part les représentation d’affection physique et les mots doux, il ne pouvait presque rien lui refuser, comme son père, la rendant aussi capricieuse qu’il l’était. Il dépensait sans compter pour elle.

Ils sortirent du loft, montant dans une magnifique voiture, avec chauffeur. On était parti pour le centre de la ville, le plus côté. Une petite boite de nuit, une ou deux bouteilles de champagne, quelques amis attrapé en route, la nuit allait être longue. Il attendait, patiemment, regardant le paysage défiler à travers la vitre. Les gens, les bâtiments, la nature, les déchets, tout passait sans rester en mémoire, finissant par disparaitre, comme la vie …

La salle était sombre, l’odeur humide et putride. Sa joue était sur le bitume froid. Il émergeait lentement. Il entendait des pas autour de lui. Tout son corps le lançait. Il n’en pouvait plus. Sa tête était comme dans un étau qui ne cessait de se refermer. Soudain, des gémissement attirèrent son attention. Il sortit de sa torpeur, toussant avec force, déglutissant ensuite. Il avait un gout métallique sur la langue. Il passa cette dernière sur le coin de sa bouche, ensuite sur sa lèvre inférieur. Elle était gonflée et du sang séché y persistait. Il voulut se redresser, mais impossible, ses coudes qui essayaient de pousser vers le sol, battant dans les airs. Il prit un long moment avant de comprendre que ses mains étaient liés dans son dos. Un gémissement plus fort et quand il tourna la tête de l’autre côté, il put voir Amanda, sa pauvre sœur, ligotée à une chaise, des bleus partout sur sa peau de petite poupée de porcelaine, les cheveux imbibés de sang et ses boucles harmonieuse saccagée. Elle avait un baillons sur la bouche, et essayait de hurler aussi fort qu’elle pouvait. On aurait pu croire qu’elle souffrait rien qu’à ouvrir la voix. Il était transit de peur. Le souffle coupé un instant, il se débattit, la panique qui l’emportait.

On l’attrapa brusquement par les cheveux pour le relever. Son visage était en partie couvert. Il grogna de douleur et d’agacement. Un visage pas si méconnu se pencha sur lui. Il pouvait à peine bouger, tant il était ligoté et que son agresseur lui brûlait le cuir chevelu. Il tremblait de rage, le cœur qui allait sortir de sa poitrine en explosant ses os, déchirant sa peau.

- Je t’avais dis ! Fais attention Harvey ! Pourquoi ? Pourquoi tu n’as pas voulu qu’on me fasse une avance … Juste ! Juste j’en avais envie ! Un tout petit peu ! Et tu as refusé ! Pourquoi, railla-t-il, avec une voix qui partait horriblement dans les aigus, et ses petits rire irritant. Pourquoi tu fais jamais ce qu’on te demande ! Tu n’es qu’un égoïste, y’en a que pour toi et ta famille !!! Les Sweet ce ci, les Sweet cela, continua-t-il, le trainant plus proche de sa sœur. Elle aussi, c’est qu’une vilaine menteuse ! C’est elle qui voulait plus me voir, où est-ce vraiment toi qui ne voulait plus que je la touche hein ?!!

Il le lâcha aux pied d’Amanda qui se secouait sur la chaise en bois. Sa mâchoire cogna fortement le sol de cette cave. Pauvre fou. Il avait pourtant prévenu sa petite sœur, tout comme la jumelle, de faire attention aux personnes qu’elle rencontrait. Elle était tombé sur un drogué, non loin du sociopathe. Il était derrière elle, un couteau à la main. Il bascula le meuble, la jeune femme poussant un petit cri de peur. Il recula, laissant une marque sur le sol plein de poussière. Il lui arracha son baillons.

- Vous voulez garder la drogue pour vous ? Si ce n’est que ça …

Il rabattit sa main sur la bouche de la sœur, lui empêchant de recracher ou de respirer, alors elle ne put qu’avaler. Elle toussa fortement, avalant de travers. Ses larmes ne coulait même plus tant elle avait du pleurer. Harvey s’énerva, voulant se jeter sur l’homme, posant un genoux à terre pour bondir. Sauf qu’il faut arrêter dans son élan, une chaine qui le retenait, fixée au mur dont il tournait le dos. Ses belles chaussures cirés raclèrent le sol avant qu’il ne tombe à nouveau. Il se mit sur ses pieds malgré tout, se tournant, pour mieux attraper la chaine et tirer de toutes ses forces. Amanda hurlait, éructait, gémissait. La chaine chantait, mais jamais ne céda.

- Ah ça commence … M’en veut pas, j’ai commencé avant que tu ne sois parmi nous…
- Vous voulez quoi ?
- C'est trop tard Mister Sweet.
- HARVEY !!!!

Elle hurlait à s’en briser les cordes vocale et le cœur du jeune homme. Il se retourna, apeuré. Elle recrachait, prise de spasme. L’homme, un sourire en coin, lui maintenant la tête en arrière. Elle était entrain de s’étouffer, faisant par-dessus, une crise d’overdose. Ce fut autour du jeune homme de hurler, de rage et de tristesse, mais rien n’y fait, il ne put s’approcher d’elle. La chaine était trop robuste, même pas une vise qui tomba du mur, juste son poignet gauche qui fut presque scié et brisé en deux dans les ébats.

Il baissa les yeux, alors qu’on lui ouvrait la portière. Sa sœur l’attendait déjà dehors, ne cessant de gigoter, impatiente. Il lui fit un sourire en coin, toujours forcé. Ce mauvais souvenir le hantait toujours autant. Il aimerait oublier, même si c’était en partie oublier Amanda. Il crut mourir ce jour là, comme si on lui arrachait son cœur. S’il arrivait quelque chose à Elizabeth, il ne s’en remettrait pas, alors l’argent qu’il dépensait pour sa sécurité, il fermait les yeux dessus. Une main dans son dos, le visage bien bas, il invita Elizabeth à entrer avant lui.

Il n’avait pu supporter ce jour là, mais malgré tout, il ne fuit pas le poste que son père lui avait donné en héritage, une grande partie de la richesse des Sweet. Or, il n’eut plus le courage de rester à Las Vegas. Trop de mauvais souvenir, autant que sa soit la descente aux enfers d’Amanda à cause de la drogue, ou encore son assassinat sous ses yeux, il ne pouvait plus. Le fou furieux fut tué, sans que personne ne s’en inquiète : un règlement de compte entre drogué. Cela faisait déjà quatre ans. Il s’était donc évadé en Croatie, pour être totalement dépaysé, enfin cela n’était pas totalement insouciant. Il avait quelques affaires, quelques contacts, aussi dans le trafic de drogue, en Croatie. Quelques bonnes personnes, passé au casino, qui discutèrent longuement avec lui et firent même quelques affaires. Il ne partait pas bêtement dans une terre vierge de tout. Il avait de quoi exploiter un nouveau marché, avec des gens qui s’y connaissait. Il s’envola donc pour l’Europe, il y a deux ans et demi, gérant son marché de Las Vegas à distance et par le biais du cadet. Bien sûr, tout le monde le pense n’être qu’un conseiller funéraire, qui est très aisé financièrement de part l’établissement de jeux de son petit frère. Or, derrière ses grands et longs sourire, il fait passer la drogue de part ses cercueils, ou encore cache des cadavres encombrant, arrivant à se faire un petit cercle d’homme de main : passeur, dealer, figurant, une ribambelle de sbire. Depuis peu, Elizabeth était venue le rejoindre. Cela faisait un an.

Il s’assit sur la banquette, allumant une cigarette. La bouteille de champagne arriva, ainsi que les amis de sa sœur et une ou deux personnes qui connaissait Harvey. On s’assit tout près de lui, cherchant ses mains pour lui voler ses pilules du bonheur.