CHAPITER ONE

C'était le jour, le seul, l'unique. J'avais alors 5 ans, toutes mes dents, et une forte envie de crier et ce, depuis que j'avais ouvert les yeux ce matin, découvrant le soleil baignant ma chambre. J'étais contente. C'était la fin de l'année scolaire. Plus de cours, plus de professeurs tyranniques, plus d'infecte cantine. Juste le soleil, encore lui, la plage, les glaces les amis. juste le bonheur. Mais il me restait quelque minutes avant la souffle de liberté. Quelques minutes, plusieurs centaines de secondes, avant la sonnerie. Lorsque celle-ci retenti, je compris que c'était mon heure.

Adieu Enfer! Adieu prof pourris! Vive la Liberté! criais-je après avoir rangé mes affaires dans mon cartable


Mme Davencord, ma maîtresse, me regarda avec d'immenses yeux outrés. Elle ouvrit et referma plusieurs fois la bouche sans qu'un son n'en sorte. Je me précipitais déjà vers la sortie. Je passais devant Danae, l'idiote aux nattes de Mari Ingalls, puis devant Chris qui me fit passer discrètement les deux paquets de chewn-gum qu'il me devait. J'avais relevé son défi haut la main! Je n'avais pas peur. J'enfournais les cochonneries dans ma poche, quand une lourde main s'abattit sur mon épaule et me fit pivoter. Je me retrouvais nez à nez avec un ventre bedonnant, celui de mon Directeur d'école. Son regard se voulait méchant. Je compris qu'il voulait que j'ai peur mais ce ne marchait pas comme ça. Je ne le craignait pas. Aussi, je plantais mes petits yeux dans les siens. Il ne broncha pas et son mécontentement se fit grandissant. Il me prit le bras et m'entraîna jusque dans son bureau. Le claquement de la porte résonna comme une sentence. Je m'assis sur la chaise en face du bureau et contemplai le décor derrière les fenêtres de la pièce. Le soleil était toujours aussi luminescent. Au loin on voyait les collines sur lesquelles trônaient en gros les lettre H.O.L.L.Y.W.O.O.D. La voix du directeur me ramena à la réalité.

J'appelle tes parents. C'est la sixième fois en un mois que tu importune le cours ou les autres. C'est inadmissible Ana-Bella!
Allez-y, nous partons de toute façon
Vous partez? Tient donc. Et où si ce n'est pas trop indiscret?
Justement, ça lest, indiscret !dis-je des plus glaciale


Le directeur sembla sur le point d'imploser. Je savais que je l'énervais et j'aimais ça. Il ne me comprenait pas. Il n'était pas le seul. Mes parents non plus. Je n'en avais rien à faire. Je savais toujours ce que je faisais. Me faire virer de l'école, cela devait faire deux ans que je m'y attelais. J'y étais parvenues il y a six mois. Mais les relations qu'avaient mon père avait fait que j'y étais retournée. Et bien sûr, j'avais recommencer mon petit jeu. J'aimais les pousser à bout et les voir craquer.

Même l'annonce de notre déménagement n'avais rien changé. Je n'avais pas gardé mon mal en patiente. Je n'aimais pas l'école car on n'y apprenait pas de choses utiles. Je n'y voyais qu'enfermement et conditionnement. Je n'y allais que par obligation, ce qui renforçait mon aversion. Depuis quand étais-je comme cela? Mon père, la voisine, les autres. Je les vois, les observe, et ce que je découvre me donne la nausée. Mon père est un vénale violent, ma voisine est une gourde qui n'a jamais rien sut faire d'autre que compter, quant aux autres, ils me semblent ne commettre que des atrocités. C'était même aux plus gentils qu'ils arrivaient des choses horribles. Je ne tenterais pas d'être la fille modèle si au final je devais souffrir le martyr.

Tes parents sont en route dit sobrement le directeur avant d'ajouter J'aimerais quand même savoir. Pourquoi tant de mépris pour l'école?
Monsieur, on ne vous a jamais apprit que ce n'était pas bien de mélanger vie privée et vie professionnelle. répondis-je, sarcastique au possible.



CHAPITER TWO

Non, mais tu vas pas bien sale sorcière? Qu'est-ce que tu crois? Que je t'aime?! s'exclamait mon père avant de partir dans un éclat de rire, puis de reprendre: Mais regarde toi! Tu es une loque! Déjà ridée. Et puis, j'en ai rencontré une autre. Tu devrais prendre exemple.


Ma mère contenait toutes les larmes qu'elle pouvait, mais déjà, elles débordaient de ses yeux et coulaient le long de ses joues. Moi derrière la porte, dans l'entrebâillement, j'observais la séparation de mes parents sans trop comprendre. Il ne l'aimait pas? Il l'avait épousé en la détestant? Il l'avait couvé de cadeaux durant 12 ans sans jamais y mettre du coeur? Il avait passé tant d'années avec une femme qu'il haïssait?

Je ne t'aime plus.


Les mots résonnèrent en toutes hâte dans la chambre. Ils avaient été formulé comme un sentence, comme une évidence. Mon père bougea enfin pour ouvrir la porte. Lorsqu'il me vit, la première chose qu'il fit, c'est montrer ses dents, comme les vampires ou comme les loups. Bref, avec un profond sentiment de dégout que je percevait parfaitement en tant que gamine de 12 ans. Ensuite, il m'avait froidement dit de dégager de son chemin. Je m'étais collée contre le mur silencieusement et avais regardé mon père, l'homme de ma vie et celui de ma maman, partir. C'est la dernière fois que je le vis. Je n'avais même pas pris la peine de m'intéresser à son visage, à ses traits, de les mémoriser pour m'en rappeler éternellement. Désormais, je pourrai le croiser dans la rue sans le reconnaitre. Bien sûr, à l'époque, j'étais trop petit pour enregistrer le fait qu'il ne reviendrai jamais. Même quand j'étais allée rejoindre ma mère dans la pièce pour lui faire un câlin, je m'attendais à ce qu'il revienne. Même lorsqu'elle m'avait fait jurer de ne pas laisser un homme atteindre mon cœur pour le bousiller, le piétiner, le perforé d'un milliard de trous, j'avais espéré qu'il reviendrait. Comme je vous l'ai dit, il n'est jamais revenu.

CHAPITER THREE

Où étais-je? Pourquoi étais-je nue dans des draps qui n'étaient pas les miens? Qu'avais-je fais déjà? Ah! oui, ça me revenait. Le club. Alcool, drogue et rock'n'roll! Je rassemblais les images floues de la veille dans mon esprit pour essayer d'identifier le lieu où je me trouvais actuellement. Et savoir, aussi, qui allait sortir de la douche d'ici dix minutes. Je me rappelais très bien le clun. Tout aussi clairement, je me revoyais boire vodka, puis tequila, puis mes 6 coupes de champagne. Oh! j'allais oublier ma vodka-tonic. Bref. Que fêtais-je déjà? Ah! je sais, mon premier boulot en tant que journaliste. Si c'est pas beau ça! Journaliste. Rien que le mot me fait rêver. Bon, j'avais légèrement modifié mon CV pour parvenir si jeune à obtenir un poste, mais ça avait marché, et puis, ils m'avaient évalués, ils savaient que j'avais un peu de talent! Enfin, j'espère ...
Bref, mais ensuite? Après tout cet alcool ingurgité? Je plissais des yeux et massais mes temps en espérant apaiser la douleur qui pointait dans mon crâne. Comment s'appelait la fille que j'avais dragué toute la sainte soirée? Cristel? Non, Cristal. Oui, c'est ça! Cristal, comme les boules de cristal avec le père noël et tout plein de neige... Je vous passe les détail de la fin de soirée, mais mes minauderies, vous vous en doutez, avaient marché. Bon et bien maintenant, je n'avais plus qu'a m'éclipser. Je partis en quête de mes habits que j'enfilais en toute hâte. Ma deuxième chaussure restait introuvable cependant. Mon portable sonna. Pas besoin d'être intelligente pour en conclure que c'était le boulot. Vu l'heure qu'il était, pas étonnant qu'on m'appelle au poulailler. J'abandonnais mes recherches désespérées. Je passerais rapidement chez moi prendre une autre paire. Un chaussure n'est qu'une chaussure. Je sortis par la porte d'entré au moment même ou la déesse sortait de sa salle de bain. Je ne profitais malheureusement pas de son corps d'Aphrodite et me précipitais dans les escaliers. Elle ne sembla pas me courir après. Tant mieux.
Heureusement, ma voiture n'était pas garée bien loin. Je m'apprêtais à la rejoindre quand, à l'étage, le second, on m'appela.

Je crois qu'il te manque quelque chose cendrillon!
Les minuits sont largement passés ma belle
Mais tu as tout de même perdu ta chaussure, princesse
Envois!
Non, non, je te la ramènerai ou ... tu viendra la chercher
Tu ne connais pas mon adresse
Alors tu viendra me dit-elle avec un immense sourire, celui d'un conquérant.


Zut de flûte et reflûte de zut! La conne elle me tenait! Hors de question de lui donner mon adresse, je ne la donnais jamais. Et puis, moins je les revoyais, mieux c'était. Pour elle, comme pour moi. Elle n'allait pas me rendre ma chaussure non plus. Et là, maintenant, tout de suite, j'avais mon travail qui m'appelait. AU diable. Vraiment, ce n'était qu'une chaussure! Je me remis en route vers mon véhicule en clopinant d'un pied.

Hein, hein, mauvais plan ma belle, tu oublies un truc
Ma chaussure? Non, je pense qu'il faut que tu garde un souvenir, ce n'est pas de si tôt que tu me reverra.
Non, tu oublies que je suis de la police. Je sais déjà ou tu habite... et je sais d'autres choses désormais.


Gloups. Ce détail m'était, en effet, totalement sortit de la tête.

Ce soir, 20hdis-je avant de démarrer et de filer au quart de tour.