20 juin 2009.
« Allo ? »
« Salut maman c'est J.J ! Tu vas bien ? »
« Je vais plutôt bien, chéri merci et toi dis-moi comment ça se passe ? »
« Ça va, j'ai trouvé un appart sympa, et tranquille, le type dont je t'ai parlé l'autre jour m'a finalement embauché pour son journal, je commence lundi ! »
« Je suis contente pour toi mon ange, tu nous manques tu sais, tu penses venir nous voir bientôt»
« Tu me manques aussi, mais je ne reviendrais pas tu le sais bien ! Tu peux venir me voir quand tu veux tu sais mais comptes pas sur moi pour venir, je refuse de le voir ! » J.J tenta de ravaler la colère qui montait en lui, il ne voulait pas s'énerver contre sa mère, elle n'y était pour rien et elle l'avait toujours soutenue elle !
« Ça me fait beaucoup de peine tu sais chéri de vous savoir fâché et toi seul, si loin après ce qui s'est passé. Tu m’appelleras souvent hein ?! »
« Oui maman promis, je t'aime »
« Je t'aime très fort aussi mon ange »
« Au revoir maman je dois te laisser »
« A très vite mon fils »
J.J jeta son portable sur la table et se laissa tomber sur son canapé tout neuf. Il ferma les yeux et laissa les souvenirs remontaient à la surface sans pouvoir les contenir. Il revit la scène qui s'était produite 4 mois auparavant. Il revit le visage de son père, outré, et à la fois déçu le jour où il l'avait surpris avec son soit-disant meilleur ami, au lit dans l'appart qu'il avait acheté à J.J pour ses 20 ans, cadeau certes démesuré pour beaucoup mais pas pour Zlatan Darko, riche commercial propriétaire d'une immense chaîne d'hôtel. Visiblement, ce dernier avait gardé une clé de l'appartement et s'en était servit ce jour là pour une raison qui est encore inconnue aujourd'hui aux vues des événements produits ensuite. Oui Zlatan n'avait pas du tout apprécié le fait de trouver son fils au lit avec un autre homme, lui qui était censé reprendre son affaire le jour où il prendrait sa retraite. Il se remémora la rage qu'avait son père lorsqu'il a ordonné à Mirko de quitter immédiatement les lieux. Chose qu'il fit après avoir lancé un simple regard à J.J lui indiquant qu'il l'appellerait plus tard pour avoir de ses nouvelles. J.J sentant la colère et la gêne l'envahir s'habilla à la hâte et fit face à son père prêt à subir son sermon et surtout à riposter parce qu'il en avait aussi des choses à lui dire, à lui avouer surtout !
Mais il eu rien le temps de dire, un crissement de pneu infernal l'interrompit, ce qui accéléra considérablement son rythme cardiaque, se précipitant à la fenêtre, il l'ouvrit à la volée et se figea sur place face à la scène qui se dessinait devant ses yeux. Un corps étendu désarticulé devant la voiture encore en marche, son propriétaire déjà au téléphone agenouillé près de la victime. J J. revint à la réalité lorsqu'il sentit la main de son père sur épaule. D'instinct il se dégagea et fit face à son père, une haine dans les yeux. « Ne me touches pas ! Tout ça est de ta faute ! »
Bousculant son père, il sortit en courant, dévalant les escaliers à une vitesse telle qui ne sentait pas le sol sous pieds. Il ouvrit la porte d’entrée à la volée et se précipita vers Mirko allongé sur le sol, du sang s'écoulant de son crâne. Il se jeta sur le bitume et le prit dans ses bras, les larmes coulant sur son visage, un cri de rage sortit de ses poumons et raisonna dans toute la rue. Puis tourna son regard vers les yeux désormais sans vie de l'homme qu'il aimait profondément.
J.J ouvrit les yeux, essuya les larmes sur ses joues, se leva et entreprit de sortir son chien Kaesar, son seul ami désormais.
20 février 2012.
« Kaesar au pied mon beau, allez on rentre », l'animal obéit de suite et suivit son maître dans le hall d'entrée de l'immeuble .
J.J appuya sur le bouton d'ascenseur et attendit l'ouverture de la porte en caressant son chien.
Lorsque la porte s'ouvrit, J.J leva les yeux et croisa le regard de son voisin de palier, l'homme qu'il a vu le jour de son arrivée et qu'il ne lui était pas indifférent, il ne savait pas réellement ce qui l'attirait chez lui mais cet homme était irrésistiblement beau, charmant, avec un petit côté mystérieux, en effet il ne l'avait encore jamais entendu parler, J.J réussit à bredouiller un petit bonjour avant de rentrer dans l'ascenseur immobile, incapable de prononcer un mot. Pourquoi cet homme lui faisait un tel effet ? Comme si il avait de nouveau 15 ans. Pourquoi, n'ose-t-il pas lui adresser la parole ? Pourquoi l'image de Mirko planait-elle encore dans son esprit ? Parce que cela ne faisait que trois ans !